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Maintenance opérationnelle par un mécanicien de piste du moteur SNECMA M53 d’un Mirage 2000-5 déployé dans le cadre de la mission de police du ciel de l’OTAN (Enhanced Air Policing) © Julien Fechter, armée de l’Air et de l’Espace, Siauliai, Lituanie, 8 décembre 2023

France : le MCO-A en deux mots et quelques chiffres

Une logique de milieux

Dans le domaine de la défense et de la sécurité, le maintien en condition opérationnelle ou MCO « regroupe l’ensemble des moyens (humains, techniques et financiers), des prestations et processus qui permettent à un équipement de défense, durant toute sa durée d’utilisation jusqu’à la préparation au retrait de service, de rester apte à l’emploi pour répondre au besoin de disponibilité et d’activité des armées (opérations et préparation opérationnelle) conformément aux contrats opérationnels et organiques », d’après la définition proposée en 2020 par le centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations (1).

Il est organisé selon une logique de milieux : le maintien en condition opérationnelle aéronautique ou MCO-A fait ainsi spécifiquement référence au milieu aéronautique par analogie au MCO terrestre (ou MCO-T) ou encore au MCO naval. Cette définition étant issue des Armées, elle est centrée sur le matériel des forces. A noter cependant qu’en matière aéronautique, la notion de MCO a été étendue au matériel volant de l’Etat (gendarmerie, sécurité civile, douane), lequel est considéré comme élément de souveraineté (ce qui n’est pas le cas du terrestre ou du naval).

Une priorité affichée dans la LPM

Le MCO était déjà considéré une priorité de la loi de programmation militaire 2019-2025 avec 35 milliards d’Euros dédiés sur cette période, une part qui passe à 49 milliards d’euros pour la LPM 2024-2030. En ce qui concerne le MCO-A, cela se traduit par un montant annuel de paiements alloués d’environ 3 milliards d’euros, d’après les chiffres du ministère des Armées (2). Ces valeurs concernent essentiellement les rechanges et services externalisés, auxquels il faut bien-sûr ajouter d’autres catégories de dépenses directes des Armées afférentes à ce que l’on appelle le « MCO opérationnel » (par rapport au « MCO industriel »), telles qu’en particulier la masse salariale des techniciens agissant pour le MCO opérationnel.

La part du MCO-A dans la filière aéronautique et spatiale française

Sur les 4 000 entreprises qui constituent la Base industrielle et technologique de défense (BITD) française, le nombre d’entreprises à vocation aérospatiale recensées par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) avoisine 450 dont :
• « 16 constructeurs et systémiers ;
• 190 équipementiers ;
• 221 PME ;
• 3 sociétés de service. »

Ce secteur – dont le chiffre d’affaires dépasse à l’heure actuelle les 62 milliards d’euros et compte 195 000 salariés - est réparti entre le secteur civil à hauteur de 69% et le secteur de la défense à hauteur de 31% (3).

A noter que quatre groupes français ou à forte participation française – Airbus , Thales, Dassault et Safran – comptent parmi les trente premiers groupes mondiaux de l’industrie de défense (4).

A ces quatre sociétés il convient d’ajouter MBDA, second missilier mondial, dont le rôle en matière de MCO des missiles est crucial.

Le MCO-A : des avions et des heures de vol

Concrètement le MCO-A français concerne le soutien de « tout ce qui vole et aide à voler des drones à la haute-atmosphère », selon l’expression de l’Ingénieur général hors classe de l’armement, Marc Howyan, directeur de la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) – un « organisme interarmées rattaché au chef d’Etat-major des Armées (…) responsable de la performance du maintien en condition opérationnelle (MCO) des aéronefs de l'Etat » (5).

Soit 1338 aéronefs de 45 types différents et répartis sur les six segments de soutien suivants :
• Avions de chasse ;
• Avions de transport école ;
• Avions de support opérationnel ;
• Hélicoptères ;
• Drones, sûreté, environnement ;
• Systèmes d’information et de communication aéronautique.

Ce qui représente (chiffres 2023) :
- Une valeur patrimoniale estimée à 60 milliards d’Euros ;
- plus de 280 000 heures de vol – dont 11% en opération extérieure en 2023 ;
- plus de 5 500 faits techniques réalisés par la DMAé ;
- 42 aéronefs en cours de démantèlement (dont 31 C160) (6).


En plus de la DMAé, le Service interarmées des munitions (Simu) joue également un rôle en matière de MCO-A, son périmètre d’action couvrant le MCO des missiles.


Notes

(1) CICDE, Publication interarmées PIA-4.17_MCO(2020) N° 47/ARM/CICDE/NP du 17 mars 2020 (Définition du MCO selon la politique générale du MCO des équipements de défense sur leur cycle de vie) >>> https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/cicde/20200317-NP-PIA_4.17_MCO2020_VF.pdf

(2) https://www.defense.gouv.fr/actualites/maintien-condition-operationnelle-priorite-lpm-2024-2030

(3) Chiffres GIFAS : Enjeux et perspectives de la filière aéronautique et spatiale française Horizon 2030

(4) Source : Defense News repris dans Le Monde >>> https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/17/armement-comment-l-industrie-francaise-se-mobilise_6228261_3234.html

(5) https://www.defense.gouv.fr/dmae/mieux-nous-connaitre/direction-maintenance-aeronautique-dmae

(6) Ministère des Armées >>> https://www.defense.gouv.fr/dmae/missions-chiffres-cles/chiffres-cles-dmae ; https://www.archives.defense.gouv.fr/dmae/la-dmae/missions-et-chiffres-cles/missions-et-chiffres-cles.html

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